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Explorez toute la richesse de l’Océanie à Paris – Musée du Quai Branly

posted by Sophie Lebel 30 avril 2019 0 comments

Embarquez pour l’Océanie le temps d’une exposition d’envergure au Musée du Quai Branly- Jacques Chirac ! Pour la première fois en France, un espace culturel accueille près de 200 oeuvres anciennes et contemporaines du continent aux vingt-cinq mille îles.

Un parcours initiatique thématique

Ce voyage dans le Pacifique, fruit de l’exposition « Océanie », vous plongera, à travers un parcours jalonné par quatre grandes thématiques –le voyage, l’ancrage, la rencontre et la mémoire-, dans les cultures et les traditions des peuples insulaires du continent. Véritable panorama de l’Art océanien, cette exposition contient une profusion d’oeuvres anciennes et contemporaines, dont certaines sont extrêmement connues –comme la Figure féminine tatouée Aitutaki ou encore la Statue de divinité identifiée comme le Dieu A’a et dont Picasso possédait la réplique en bronze-, d’autres plus rarement exposées.

Chaque objet du quotidien a cette particularité d’être aussi un objet d’art, un réceptacle riche en symboles et invoquant le plus souvent divinités et ancêtres, depuis les pirogues, proues, pagaies, objets indispensables dans le quotidien des autochtones (et dont certaines pièces proviennent des voyages du Capitaine James Cook), jusqu’aux poteaux, frontons, pupitres, sans oublier les coiffes, boucliers ou encore masques, objets traditionnels relatifs à l’ancrage et aux rituels.

Pirogue de pëche à la bonite, fin du 19e siècle, Iles Salomon

Questionner l’histoire et la mémoire à travers l’Art

Si tous ces objets exposés nous permettent de mieux appréhender la culture « océanienne », la deuxième partie de l’exposition, dédiée à la rencontre et à la mémoire, nous plonge, elle, dans l’évolution historique de ce continent. Les interactions avec les autres peuples insulaires tissent un lien social, un réseau d’alliances qui seront aussi à partir du 18e siècle un des modes d’interaction avec les premiers européens.

La rencontre entre les autochnones et les européens, qui provoque de nombreux changements en Océanie (conversion au christianime, introduction de maladies, découverte de la médecine occidentale, apprentissage de la lecture et de l’écriture…), sont des changements qui influent directement sur la culture et l’histoire du continent.

Les oeuvres qui en découlent, plus contemporaines, questionnent cette expérience coloniale, cette identité et cette mémoire propre au continent qu’il s’agit de préserver face aux défis d’hier, d’aujourd’hui et surtout de demain.

Poteau de maison cérémonielle ou d’abri sacré (18e siècle), ïle Makira

Une exposition pour toucher du doigt l’esprit océanien

Cette exposition permet avant tout de mieux comprendre l’« esprit océanien » : un esprit imprégné complètement et à tous les dégrès par son environnement naturel, par son histoire (rites, échanges…) et par ses croyances (pouvoir des divinités, respect des ancêtres…).

L’Art y est omniprésent, et si hier il servait à mettre en avant la culture et les croyances des peuples océaniens, il sert aussi aujourd’hui aussi à questionner l’histoire et la mémoire, à travers des oeuvres fortes comme « In pursuit of Venus, [Infested] » de l’artiste néo-zélandaise Lisa Reihana ou encore l’oeuvre monumentale de John Pule « Kehe tau hauaga foaou », fresque tentant de capturer la notion de perte.

L’exposition se clôture de la plus émouvante des manières, par une vidéo de Kathy Jetnil-Kijner, poétesse et écrivaine venant des Iles Marshall, récitant à sa fille son poème « Dites-leur », un poème en hommage à ses îles, aujourd’hui menacées notamment par le changement climatique. Elle avait d’ailleurs été invitée en 2014 par l’ONU à prononcer un discours lors de l’Assemblée générale des Nations unies sur le climat.

En bref,  une exposition fournie avec beaucoup de pièces rarissimes qui vous permettent d’explorer au mieux la culture de ce continent si dépaysant (et en même temps, par certains aspects, si proche) ! Le seul bémol soulevé est de rester (un peu) sur sa faim, tant cette magnifique exposition nous semble passer vite, est-ce donc vraiment un bémol ?

A Faire
En solo, entre amis, en famille
Les +
Une collection extrêmement riche et un parcours bien pensé
Les -
On en redemande encore
Adresse
37 Quai Branly, 75007 Paris

Article rédigé par Militza Damjanovic de l’équipe KikiAParis

Image principale : In the pursuit of Venus, [Infested] , de Lisa Reihana

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