Le dernier étage du Centre Pompidou est méconnaissable. Une immense pièce, sans cloison, offre en un coup d’oeil du fer, des pouces, du plastique, du métal, des couleurs… A l’occasion des 20 ans de la mort de César, Beaubourg propose une rétrospective sur l’oeuvre du sculpteur. Une reconnaissance tant attendue.
Passion compressions
Célèbre pour les petites statuettes remises chaque année à la cérémonie des professionnels du cinéma, César est un amoureux des objets. Il les déforme, les détourne, se les approprie. De la mousse de polyuréthane au métal des carrosseries en passant par le plexiglas : la matière brute est son terrain de jeu.
Particulièrement impressionnantes, les compressions de voitures qui pèsent des tonnes s’imposent dans la salle d’exposition grâce à leur taille, leur couleur et même leur odeur ! Des voitures sont récupérées dans des casses puis compressées à l’aide d’une machine industrielle afin de ne former qu’un bloc. Les bolides sont partout: la Suite milanaise, une série de Fiat neuves de toutes les couleurs, une Buick américaine, ou une Dauphine rouge de chez Renault, emblématique des années 1950, qui trône à la verticale.
« Mes sculptures ressemblent à ma vie. Elles sont anarchiques »
César Baldaccini, fils d’immigrés toscans, est le roi de la récup ! Il sait accorder son goût pour le recyclage et son talent d’artisan notamment pour les « fers-soudés », où, déchets de fer, tôles et boulons forment son fameux bestiaire: Le Poisson, l’effrayante Chauve-souris, un scorpion, une sauterelle et même une autruche. Il trouve sa matière première dans les déchets ferreux destinés à la refonte. Une matière brute facile à trouver et pas chère. Plus tard, c’est un nouveau matériau, la mousse de polyuréthane, qui fascine l’artiste. Une résine liquide qui coule comme de la lave, qui s’étale, se gonfle et puis se fige. A l’opposé du caractère compact des compressions, les expansions sont plus libres de leur forme. Elles investissent l’espace et peuvent se créer elles-mêmes. Éventuellement, se substituer au sculpteur.
L’oeuvre emblématique de César, symbole d’optimisme mais aussi de vanité « Le Pouce » prend place dans l’exposition à travers des modèles d’agrandissements de ce doigt de toutes les tailles de 42 centimètres à 12 mètres, et de toutes les matières: plâtre, bronze, résine. Iconique.
Il ne vous reste plus que quelques jours pour vous promener dans ce labyrinthe de 130 oeuvres plus étonnantes les unes que les autres, alors foncez !
Image principale @KikiAParis
Plus d’informations sur le site internet du centre Pompidou